UNE TRAVERSÉE

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Une résidence territoriale – Laboratoire artistique à la rencontre du paysage et du vivant

Avec Barbara Métais-Chastanier et Marc Pichelin

Scènes de Territoire – Agglomération du Bocage Bressuirais, scène conventionnée d’intérêt national mention Art en territoire

Une traversée

Un paysage peut se lire, s’analyser de plusieurs manières : de manière objective et concrète, « ce qui existe » réellement, soit le socle géomorphologique et sa couverture visible (boisements, habitations, rivières…), ses usages… et de manière sensible soit l’interprétation qu’en fait l’observateur, liée à sa culture, son vécu, ses sentiments, ses impressions… C’est plutôt le paysage comme expérience sensible, fragile et mouvante des formes de vie qui entrent en relation, comme une école de l’attention, du regard et de l’écoute, qui fixera le cadre de cette résidence territoriale.

Cette résidence territoriale est destinée à tisser des relations entre des artistes, agissant dans le domaine du spectacle vivant, et le paysage du Bocage Bressuirais qu’on peut aborder par le croisement de différentes disciplines (artistiques, techniques et scientifiques…) et plus particulièrement par une attention aux espèces non-humaines qui l’habitent réunies sous le terme générique du vivant. Cette résidence est aussi destinée à créer des temps et espaces d’actions partagées avec des habitants et acteurs du territoire au moyen de réalisations concrètes et de partages de savoir-faire. Cette résidence s’inscrit dans la sphère de « l’art relationnel » qui se nourrit de l’expérience de la relation sociale autour d’un enjeu commun qui est ici de partager des manières d’habiter ce territoire du Bocage Bressuirais mais aussi d’en inventer d’autres.

Cette résidence réunit une autrice, Barbara Métais Chastanier et un musicien phonographe, Marc Pichelin/Cie Ouïe Dire, qui vont arpenter le paysage du Bocage Bressuirais pour en produire une vision inédite par la réalisation d’une cartographie sensible et participative, et participer à poser le socle innovant d’une « école du Bocage » qui aurait la particularité de chercher à associer démarche artistique, ressources et savoir-faire locaux, connaissances scientifiques et philosophiques. Elle prend en compte une approche sur mesure pensée en lien avec les ressources, les contextes et mutations en cours au sein du Bocage Bressuirais, et une approche plus globale nourrie des apports philosophiques et scientifiques notamment ceux qui démontrent comment de nombreuses activités humaines affectent ou détruisent les écosystèmes sur la Terre… Une résidence qui permet de poser les bases d’un premier laboratoire artistique où l’on cherche à mettre en production des expérimentations artistiques en intégrant cette approche du vivant à des démarches de création et de production qui intègrent également une relation à des ressources locales et à ses habitants.

Une traversée
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Le cadre

 

Outre ses spécificités géophysiques le paysage du Bocage Bressuirais est issu d’une construction historique originale, née des travaux entrepris par des organisations sociales singulières, les pouvoirs publics et les générations paysannes. Les multiples fonctionnalités existantes de l’écosystème bocager permettent de faire de nombreux liens avec la profession agricole, les mondes scientifique et associatif de protection de l’environnement, voire les tissus économiques et touristiques… Outre sa contribution majeure en tant que supports des continuités écologiques (déplacement d’espèces, nidification…), l’écosystème bocager joue un rôle dans les domaines suivants : agriculture, qualité de l’eau, énergie, cadre de vie, santé…

Cette résidence ouverte à la rencontre avec des habitants et acteurs du territoire, orientée sur un principe d’itinérance, au fil des chemins (et notamment des chemins creux qui sont une particularité du sud-est du Bocage Bressuirais) et/ou au fil de l’eau (réseau hydrographique de nature très varié sur le territoire), à la recherche de traces humaines (celles qui ont façonné le paysage notamment avec le maillage de haies) et non-humaines cherchera à rendre tangible une attention au monde vivant voire à en proposer des traductions.

Ce laboratoire s’appuie en premier lieu sur l’identification et la mise en relation d’acteurs et de partenaires ressources (repérés pour certains par l’étude du Plan paysage réalisé sur le territoire du Bocage Bressuirais) et des savoir-faire autour du paysage du Bocage. Il s’invente aussi sur les bases de nouvelles pratiques : constitution de nouveaux espaces où peuvent aussi s’exprimer des rapports collectifs, invention d’outils, de partages d’informations et de cadres de transmission qui participent à conforter une relation vivante au Bocage et à ses paysages. Les matériaux artistiques récoltés et les productions artistiques créées dans ce paysage du Bocage Bressuirais ou qui l’accompagnent, participent ainsi à révéler des enjeux qui lui sont propres, car ils n’existent que par lui, pour lui et avec lui, mais qui sont aussi plus larges que lui.

Ses formes & productions

 

Les formes que peuvent prendre cette résidence dans sa démarche :

Observations actives avec des spécialistes et techniciens du « monde du vivant », lectures du paysage, marches-enquêtes auprès d’acteurs qui travaillent la terre ou avec la terre (agriculteurs, éleveurs, producteurs…), à la préservation de l’environnement et de la biodiversité, partages de récits de chercheur, de paysagistes qui ont œuvré ou œuvrent sur le territoire, hackathon de l’école du Bocage… Elle peut être complétée par une résidence dans un lycée agricole et/ou une/des Maison(s) Familiale(s) rurale(s), des temps de pratique et/ou de partage avec différentes personnes dans le cadre d’actions d’éducation artistique et culturelle nourries d’apports scientifiques et techniques. Elle peut également être croisée avec un atelier de paysage, encadré par un paysagiste DPLG, Alexis Pernet, mettant en situation un collectif d’habitants et d’acteurs autour d’une problématique ou d’un enjeu qui se construit à partir de regards croisés et complémentaires, propice à l’échange et à l’interconnaissance voire à l’élaboration de pistes favorisant l’implication de tous dans la gestion de l’environnement, voire de sa bonne gouvernance.

Elle devrait être augmentée par un cycle de rencontres conversations en 22-23 co-construit avec des acteurs du territoire (accessibles en ligne sous forme de podcast) qui permet de créer des temps communs et partagés, de croiser les regards, les expériences, en lien avec les ressources et enjeux en cours dans le Bocage Bressuirais, les disciplines et les savoirs sur des problématiques scientifiques, philosophiques, esthétiques, géopolitiques…

Exemple de rencontres déjà animées par Barbara Métais-Chastanier dans le cadre des Tribunes qu’elle a proposées à la scène nationale de L’empreinte : Christophe Gatineau, agronome, spécialisé en agroécologie et en permaculture, Dominique Bourg et Jean Marc Besse, philosophes, Catherine Larrère…

Les formes que pourrait prendre cette résidence dans ses traces et sa restitution : cartographie sensible et participative sous forme de cartes postales phonographiques, visuelles et textuelles, accessibles par voie numérique et en accès libre ; objets nomades, balade, lecture, veillée/banquet, installation et scénographie in situ présentée notamment dans le cadre de la programmation hors les murs Les Belles Escapades dans le Bocage Bressuirais.

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Autres pistes en réflexion pour 2023-2024

 

Au vu des spécificités du territoire du Bocage Bressuirais qui est une constellation de micro, petites et moyennes entités… (constituée par la « géographie » humaine et animale façonnant le monde végétal), d’initiatives privées et publiques qui n’arrivent pas toujours à se relier, du désir de créer une « école du Bocage » permettant d’associer différentes pratiques et réflexions, il n’est pas exclu que cette résidence cherche à créer des espaces interconnectés en ligne en concevant et/ou en utilisant des outils numériques innovants comme une cartographie numérique participative, un outil de création collaborative (plateforme, application, autre…) permettant de capter, d’archiver, de partager et de diffuser un récit audiovisuel, participatif, géolocalisé… du territoire du Bocage Bressuirais.

 

Temporalité

 

Une résidence qui a besoin de s’inscrire sur un temps long, déjà deux saisons 21-22 & 22-23 (et + si possibilité de mobiliser à l’avenir d’autres moyens de production…) 1er temps de résidence : 30 août au 10 septembre 21 2ème temps de résidence : 31 janvier au 4 février 22 3ème temps : 28 mars au 8 avril 22 4ème temps : 6 au 17 juin 22 Premier temps de restitution : le 18 juin 22 Saison 22-23 : périodes à préciser.

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